Burn after reading..Brad Pitt, Georges Clooney, John Malkovitch au service de la dérision

Publié le par lillydream


Petit Coen”, avait-on cru lire dans la plupart des rapports vénitiens de la dernière Mostra, et on n’était pas loin d’y entendre “petits cons”. Mais tout est relatif, un “petit Coen”, c’est comme un “petit Woody”, toujours mille fois meilleur qu’un “immense Machin Bidule”.
Certes, après le sublime et désespéré No Country for Old Men, ce Burn after Reading peut faire figure d’aimable récréation. Mais quelle verve dans l’écriture ! Quelle précision dans la mise en scène ! Quel talent comique chez les acteurs, pourtant pas tous réputés ici pour leur veine humoristique !

Regardez comme Brad Pitt s’amuse et nous amuse en grand gamin pas fute-fute qui se pique de défier les services secrets. Et Tilda Swinton, en superbourgeoise plus bitchy t’es une mante religieuse – quelle rigolade ! Quel plaisir de cinéma.

Il paraît que l'histoire est difficilement racontable..vrai, mais ce n'est pas impossible. Le film commence et se termine par les pas claqués d'agents de la CIA à Langley: viré de la CIA, un agent de haut rang décide d’écrire ses mémoires
à charge, façon carnets secrets du capitaine Barril. Mais sa femme, en plene procédure de divorce, perd le CD de ses brouillons dans un club de gym et le document tombe entre les mains de profs d’aérobic naïfs qui pensent tenir là le moyen de booster leur condition. Dès lors, c’est une ronde de quiproquos et de malentendus, une spirale incontrôlable où chacun se méprend sur l’autre, un petit chaos qui engloutit tous les protagonistes. Difficile à résumer: des personnages au pire stupides, au mieux victimes des conséquences hautement imprévisibles et rocambolesques de leurs actes.

Alors, les critiques formulent des réserves contre ce type de cinéma : trop vain, dépourvu de sens, caricatural, méprisant de haut une humanité réduite à des marionnettes plus ou moins grotesques. Certes… Mais les frères Coen ne prétendent pas brosser un tableau réaliste du monde ou signer un documentaire sur la condition humaine. Leurs personnages ne sont pas censés être plus complexes ou approfondis que, disons, le loup de Tex Aver ou, le Picsou de Disney : ce sont des archétypes, aux traits volontairement grossis sans tromper le public sur la marchandise, appartenant à un genre particulier, la farce.

 


Burn After Reading - Bande-annonce (vost)


Mais si on regarde bien, les protagonistes de Burn after Reading ont aussi des qualités que l’on peut voir comme attendrissantes ou respectables : la naïveté enfantine de Brad Pitt (et son cadenas krytonite pour son vélo), la volonté de fer de Frances McDormand d’échapper à sa condition (finalement, la fin jstifie les moyens), la révolte de Malkovich contre une épouse dominatrice et une institution corrompue…
Ils ne sont pas nécessairement victimes de leur bêtise, mais d’enchaînements de cause à effet qui leur échappent, tout simplement parce que même la personne la plus intelligente du monde ne saurait tout contrôler. Il suffit d’ailleurs de penser aux scènes du film où interviennent les plus hauts responsables de la CIA. Non seulement elles sont les moments les plus hilarants que l’on ait vus au cinéma récemment, mais ces cadors du renseignement font figure de premiers spectateurs ou de premiers critiques du scénario invraisemblable qui se déroule sous nos yeux et sous les leurs. Or, ces professionnels de l’intelligence ne comprennent rien à rien ! C’est à se tordre de rire… et d’angoisse.
Un des meilleurs films de cette année 2008!

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